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et envers qui il appartiendrait, toutes protestations et réclamations relatives aux jugemens prononcés contre Ogé, Chavanne et leurs compagnons, regardant dès à présent les arrêts prononcés contre eux, par le conseil supérieur du Cap, comme infâmes et dignes d’être voués à l’exécration contemporaine et future.

Ils déclarèrent en outre qu’ils resteraient armés, et garderaient en leur possession toutes les armes et munitions tombées en leurs mains, à Pernier ; qu’ils rendaient communes à toute la classe de couleur dans la colonie, les stipulations du présent concordat ; et enfin, que rien au monde ne pouvait les empêcher de faire cause commune avec ceux de cette classe qui avaient été écartés par le décret du 15 mai.

Toutes ces conditions furent acceptées par les commissaires du Port-au-Prince. Ce concordat fut l’œuvre particulière de Pinchinat.

À l’imitation de ceux de l’armée réunie à la Croix-des-Bouquets, les hommes de couleur de Saint-Marc, sous la direction de Savary aîné, s’étaient aussi armés. Les événemens du Cul-de-Sac portèrent les blancs des paroisses de l’Artibonite à souscrire avec eux un concordat semblable, le 22 septembre.

Mais celui du 11 accepté et signé, ne fut pas ratifié par les blancs du Port-au-Prince qui subissaient l’influence de Praloto et de Caradeux aîné, le plus féroce des blancs planteurs de Saint-Domingue. C’était un noble, un marquis. Nommé capitaine général des gardes nationales de l’Ouest, Caradeux marchait d’accord avec l’état major de ce corps, avec la municipalité et l’assemblée provinciale du Port-au-Prince.

Les motifs de ces partisans de l’ancienne assemblée