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de la dépense générale, dans les sept années qui précédèrent l’acceptation de l’ordonnance de Charles X, prouve aussi que les revenus de la République suffisaient à tout son service intérieur. Mais à partir de l’obligation contractée de payer une indemnité à la France et de faire jouir son commerce d’un privilège, tant à l’importation qu’à l’exportation, on voit décroître, non la quantité des produits indigènes, mais la somme du revenu public, au point qu’il fallut de toute nécessité créer le papier-monnaie. Il résultait donc de cette situation l’impérieuse nécessité aussi d’adopter de nouvelles mesures financières pour obvier au déficit constaté.

Au commencement de 1826, on fondait le plus grand espoir d’àccroitre les ressources financières du pays, par l’exploitation de mines d’or et d’argent situées dans la partie de l’Est, d’après un contrat passé avec une compagnie formée a Londres : le 8 février le Président en informa le Sénat par un message. Cette compagnie avait envoyé un ingénieur et d’autres agents qui étaient placés sous la direction de M. Albaret. Ils visitèrent les lieux où existaient les mines exploitées dans les premiers temps de la colonie espagnole, suivant les indications des historiens de cette époque et celle des habitans actuels ; mais la faible population de l’Est parut à M. Albaret être une difficulté pour les travaux ; il aurait fallu ensuite ouvrir des routes pour le transport du minerai jusqu’aux lieux d’embarquement, construire des usines, habiter ces endroits éloignés des villes ou bourgs afin de diriger les travaux au meilleur profit de la compagnie. Le gouvernement exigeait 33 pour cent, un tiers pour sa part, à cause de la concession qu’il fit à cette compagnie. Tout cela, réuni à la crainte de gagner la fièvre jaune ou d’autres-maladies, dans une direc-