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Laveaux quitta alors le Cap, avec Perroud et le capitaine Desageneaux, pour visiter les lieux où commandait T. Louverture. Arrivé, dit-il, à Plaisance, il y trouva Pierre Duménil, officier noir, qui avait succédé à Gabart, mulâtre qui ne voûtait plus voir de blancs. Les habitans étaient rentrés sur leurs habitations, beaucoup de blancs parmi eux. Aux Gonaïves ils rencontrèrent T. Louverture ; et les blancs, hommes et femmes, faisaient son éloge. Ils visitèrent tous les camps ou postes de l’Artibonite. Tous les lieux placés sous les ordres de T. Louverture jouissaient de l’aisance et de la tranquillité : les habitans de toutes couleurs bénissaient son administration.

Retournant par le Gros-Morne, Laveaux et ses compagnons arrivèrent au Port-de-Paix le 28 novembre, et y séjournèrent jusqu’au 15 décembre qu’ils en partirent pour revenir au Cap où ils arrivèrent le 18. Là étaient déjà rendus Pinchinat, Sala et Pierre Fontaine.


En recevant le décret du 23 juillet, qui les avait élevés au grade de général de brigade et déclaré que les citoyens de Saint-Domingue avaient bien mérité de la patrie, Rigaud et Bauvais, pour établir une union plus étroite entre les départemens du Sud et de l’Ouest et la France, et donner à celle-ci un gage de leur fidélité, avaient demandé à Laveaux et Perroud l’autorisation de convoquer les citoyens en assemblées primaires, pour nommer des députés à la convention nationale encore existante. On se rappelle que lorsque Sonthonax en fit nommer six pour le Nord, en septembre 1793, Polvérel n’en avait rien fait pour ces deux provinces qu’il administrait. Il y avait donc deux années écoulées, que le Nord était représenté en France, tandis que ces deux provinces ne l’étaient pas