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vices rendus au gouverneur Laveaux et à l’ordonnateur Perroud, par les chefs qui les avaient fait remettre en liberté.

Une corvette française fut envoyée à cet effet, et arriva au Cap, dans les derniers jours de novembre. Le Directoire exécutif expédia un brevet qui confirmait T. Louverture dans le grade de général de division ; et d’autres brevets confirmèrent aussi les autres généraux et officiers supérieurs dans ceux qu’ils avaient obtenus. Un sabre d’honneur et une paire de pistolets, magnifiquement travaillés exprès, furent décernés à T. Louverture, d’autres sabres aux généraux Pierre Michel et Léveillé. Ils reçurent ces présens dans une fête célébrée à cette occasion au Cap.

T. Louverture profita de ce nouveau relief pour donner une organisation définitive aux régimens qu’il avait créés. Du reste, la guerre subsistante le nécessitait.

J.-J. Dessalines, commandant de Saint-Michel, eut le commandement du 4e régiment, devenu fameux sous lui ; Moïse, commandant du Dondon, celui du 5e ; Clervaux, commandant des Gonaïves, celui du 6e ; Desrouleaux, celui du 7e ; Christophe Mornet, celui du 8e : ces deux derniers commandant les Vérettes et la Petite-Rivière. Déjà, Rodrigue était colonel du 1er régiment ; Edouard, du 2e ; Noël Léveillé, du 5e. Le 9e formé alors, eut Maurepas pour colonel. Tous ces corps prirent ensuite la dénomination de demi-brigades.

Le 25 novembre, l’agence rendit compte au Directoire des événemens de fructidor, aux Cayes. Alors, elle n’expédia point le rapport de ses délégués qui n’était qu’annoncé : elle attendait ceux qu’elle avait chargé de lui faire les généraux Martial Besse, A. Chanlatte et Bauvais, pour savoir quel parti prendre à l’égard des départemens du