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écrite des Cayes, les troupes étaient bien tenues sous le rapport de l’habillement, de l’équipement et de la solde. La jalousie n’était-elle pas une des causes de ces accusations insensées et malveillantes ?

Le danger est sous les pas de Sonthonax, mais il n’oublie pas le pauvre Rigaud. Le même jour 18 août, il écrit à Laplume :

« J’attendais pour répondre à vos autres lettres, d’avoir vu le général en chef qui est ici depuis trois jours ; j’étais bien aise de concerter avec lui les moyens de vous faire gagner du terrain sur Rigaud et de réprimer les factieux de votre arrondissement… Je vous exhorte, mon cher Laplume, à persévérer dans votre bonne conduite. La paix approche ; elle guérira tous nos maux ; elle sera l’époque du jugement dernier : les méchans seront punis, et les bons récompensés[1]. »

Il était alors question en Europe, d’une paix avec la Grande-Bretagne : ce sera l’époque des vengeances ! Nous verrons cette prévision réalisée en 1801.

Le même jour, pareille lettre à Bauvais :

« Les papiers publics qui nous arrivent tous les jours, ou que nous interceptons dans les prises anglaises, annoncent graduellement des événemens qui ne peuvent manquer d’amener une pacification totale. Alors, la libre et fréquente communication des colonies avec la métropole, donnera au gouvernement français des moyens faciles et prompts de faire respecter ses agens dans les possessions lointaines de la République ; alors les grands

  1. Encore une citation tirée des Ecritures ! Le contact de T. Louverture avait rendu tout-à-fait religieux, le commissaire qui écrivit à la convention nationale que la présence du prêtre n’avait point souillé la fédération du 14 juillet 1705, au Cap.