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pecter un pouvoir supérieur, sous l’administration du «Pacificateur de la Vendée.  »

En rendant compte à Laveaux de ses succès contre les Anglais, il ajoute :

« C’est sous de pareils auspices que le général Hédouville, agent particulier du Directoire exécutif, vient fortifier nos espérances. La réputation dont il jouit de Pacificateur de la Vendée, nous est un sûr garant que les moyens dont il se servira seront toujours modérés et conciliatoires, et que nous serons désormais exempts des orages que Sonthonax savait si atrocement diriger tour à tour sur les différentes couleurs d’hommes qui habitent la colonie, malgré qu’elles aient également des droits à l’estime et à la protection du gouvernement… »

Ces deux lettres prouvent, non-seulement que T. Louverture s’acharnait contre Sonthonax, par suite et quoi qu’il en dise, de l’influence qu’exerçait sur son esprit, la haine de la faction coloniale pour l’ex-commissaire civil ; mais elles prouvent aussi qu’il était incapable de conserver aucune considération pour qui que ce soit, lorsqu’il s’agissait de son pouvoir. Elles prouvent encore qu’à l’égard d’Hédouville, il était dans une situation expectante, comme homme politique qui attend les faits, avant de se décider sur le jugement définitif qu’il devait porter sur le nouvel agent. Elles étaient écrites, enfin, dans la pensée que Laveaux les montrerait au Directoire exécutif, pour le tranquilliser sur ses vues ultérieures.

Écoutons encore T. Louverture, dans son rapport adressé à ce gouvernement, après le départ forcé du général Hédouville, pour juger de l’effet produit par leur première entrevue et sur ses suites immédiates :

« Les assurances les plus sincères de ma part lui por-