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guerra, où se tenaient Madame Louverture, sa famille, Madame Dessalines et d’autres personnes, depuis l’issue du combat de la Ravine-à-Couleuvre. Il envoya l’ordre à Dessalines de venir l’y joindre avec Magny, Lamartinière, les autres officiers supérieurs et les débris de la garnison de la Crête-à-Pierrot.


Après l’évacuation de ce fort, le général Leclerc, sachant que l’on guerroyait du côté du Cap et du Fort-Liberté, fit partir la division Hardy pour se rendre au Cap, tandis que Rochambeau se portait aux Gonaïves pour rétablir les communications avec le Nord et le général Desfourneaux qui était toujours à Plaisance.

Hardy fut assailli dans sa route par Christophe et T. Louverture, qui, des Cahos, marcha contre lui jusqu’au Dondon. Il arriva au Cap, mais après avoir perdu cinq cents hommes. Au Cap même, cette division dut être aidée par les matelots de l’escadre que l’amiral Villaret-Joyeuse fit débarquer. Mais bientôt cette situation changea à l’avantage des Français, Le 29 mars, la seconde escadre de Brest et celle du Havre arrivèrent au Cap ; et le 5 avril, celle de Flessinguey mouilla également : elles apportèrent plus de 5000 hommes de troupes fraîches. Avec ce renfort, les opérations de Christophe et de T. Louverture n’étaient plus à craindre, et ils devaient même venir à composition.

En quittant l’Artibonite, le général Leclerc se rendit à Saint-Marc. Boudet, après sa blessure, était retourné au Port-au-Prince. Sa division, sous les ordres de Pamphile de Lacroix, avait suivi le capitaine-général à Saint-Marc, d’où elle partit, en passant par Mont-Rouis, pour aller déloger Charles Bélair des montagnes des Matheux,