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l’humanité et même leur patrie : de ce nombre étaient les généraux Desbureaux, Boudet, Devaux, Pamphile de Lacroix, Clauzel, Thouvenot, Claparède, Jacques Boyé et d’autres encore. Ceux-ci honorèrent le nom français, dans cette lutte à mort entreprise contre des hommes auxquels la France avait reconnu tous les droits qu’ils tiennent de la nature.


Quoi qu’il en soit, suivons le capitaine-général Leclerc dans son organisation de la colonie confiée à son autorité.

Le 24 juillet, il fit un règlement sur le notariat. Déjà, il en avait fait un autre sur l’ordre judiciaire, en créant des tribunaux d’appel au Cap, au Port-au-Prince, aux Cayes, à Santo-Domingo. Des tribunaux de première instance furent également établis dans diverses villes, et leur composition fut la même que celle des tribunaux créés par le régime de T. Louverture. Mais, comme on avait besoin de fonds, les officiers ministériels militant près d’eux furent taxés à payer des rétributions à la caisse publique. C’était arriver à une sorte de vénalité pour ces offices qui devenaient ainsi une propriété pour les occupans. Il est entendu que d’anciens juges colons et d’autres Européens occupèrent seuls toutes ces charges.

Le 18 août, un nouvel arrêté modifia celui du 21 juin, en donnant la dénomination de l’Artibonite au département qui s’appelait l’Ouest.

Comme avait fait T. Louverture, la religion catholique apostolique et romaine fut le seul culte autorisé dans la colonie, tout en y permettant la liberté de conscience.

Un vicaire apostolique, l’abbé Cibot, fut établi dans le Nord, un autre, l’ancien préfet Lecun, fut reconnu pour