Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/356

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le canton des Varreux ; il l’enleva. Mais aussitôt, il en fut chassé par le chef de brigade Gilbert Néraud, qui commandait la Croix-des-Bouquets. Revenant à la charge, Larose s’empara encore du poste établi sur l’habitation Sibert, destinée à une célébrité malheureuse : attaqué de nouveau par Néraud et Saint-James, il fut refoulé avec de grandes pertes dans la paroisse de l’Arcahaie. Ces revers firent tomber son prestige : d’autres de ses lieutenans, Auguste et Jean-Toussaint Labarre, allèrent se soumettre à Dessalines, et des soldats les suivirent. En vain Larose faisait bonne contenance contre la fortune du général en chef ; son pouvoir d’opinion chancelait : peu après, Pétion vint y mettre un terme.

Les insurgés des autres quartiers de l’Ouest agissaient également dans les mois de novembre et de décembre.

Au pied du morne de la Coupe, sur l’habitation Frère, deux nouveaux chefs de bandes, Germain Frère et Caradeux, établirent un camp où vinrent se réfugier des cultivateurs de la plaine du Cul-de-Sac. Ils reliaient leurs opérations à celles d’Adam, dans le morne l’Hôpital. S’étant postés à la source Turgeau, qui fournit l’eau aux fontaines du Port-au-Prince, ils en détournèrent le cours : ce qui nécessita une sortie contre eux par la garnison et la garde nationale de cette ville ; ils en furent chassés, et les Français y établirent à leur tour un poste pour assurer à la ville ce besoin de première nécessité.

Du côté de Léogane, Sanglaou, Beauséjour, Pierre Louis et Mathieu Fourmi se réunissaient de manière à resserrer les Français dans l’enceinte de cette ville. Cangé, ancien chef de bataillon dans les troupes du Sud, quitta les montagnes du Grand-Goave et vint se placer dans la plaine de Léogane, sur l’habitation Sarrebousse,