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contre Rigaud avec ce même Néret, dans l’armée de T. Louverture ; qui, à l’arrivée des Français, avait contribué, à Jérémie, à préserver les blancs de cette ville de tout excès ! Désiré, noir qui l’avait aidé en cela, était déjà assassiné à Saint-Marc avec le bataillon de la 12e.

Le succès de Léveillé lui rallia Gérin qui, après sa fuite de l’Anse-à-Veau, avait gagné des noirs et des mulâtres de ce quartier à la cause de l’insurrection. Ancien chef de bataillon, intrépide et sachant faire la guerre, il était une acquisition utile pour Léveillé et ses bandes. Mais alors, il n’était pas possible de pénétrer de nouveau dans le Sud : ils se réfugièrent dans les montagnes entre le Petit-Goave et le Fond-des-Nègres.


Le Mirebalais, placé sous les ordres de Paul Lafrance, que soutenait David-Troy, servait aux Français à entretenir les communications entre le Port-au-Prince et l’ancienne colonie espagnole. Las Caobas était occupé par un officier européen nommé Luthier. Jusqu’alors, aucune insurrection n’avait eu lieu dans ces quartiers ; mais Dessalines avait fait garder la Petite-Montagne, par un noir du nom de Guillaume Fontaine. Paul Lafrance essaya de l’en déloger, fut battu complètement, et perdit la vie dans la déroute : sa tête fut tranchée et envoyée à Dessalines, à la Petite-Rivière. David-Troy prit alors le commandement du Mirebalais. Ancien officier sous Rigaud, il n’avait pas émigré avec ses compagnons ; il avait été témoin de toutes les horreurs commises après la guerre civile du Sud, et se trouvait au Port-au-Prince à l’arrivée du général Boudet : conservant une profonde rancune contre T. Louverture et Dessalines, il servait les Français avec zèle. Il était employé au Mirabelais, parce qu’il na-