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commun. Ce trait honore la mémoire de Gourjon : il a prouvé un désintéressement louable.

Poursuivant son organisation militaire, Dessalines, qui réservait au corps des polonais noirs de l’Artibonite, sous Jérôme, le 20e numéro parmi les demi-brigades, forma la 21e à Léogane. Il se rendit avec Cangé devant Jacmel, assiégé par Magloire Ambroise : il laissa Cangé pour diriger les opérations de ce siège, et forma, des bandes de ce quartier, les 22e et 23e demi-brigades. De-là, il retourna au Petit-Goave où la 24e fut formée, ayant Lamarre pour colonel. Gilles Bambara, aussi colonel, eut le commandement de cet arrondissement.

Ces opérations terminées, le général en chef rejoignit ses troupes au Cul-de-Sac, où Larose vint se soumettre à ses ordres. Oubliant le passé, il le plaça à la tête de la 8e demi-brigade.


Au Cap, par suite des dispositions qu’il avait prises pour approvisionner les villes, en affranchissant tous les comestibles des droits à leur importation, Rochambeau avisa aussi, dans le mois de juillet, aux moyens de se procurer des vivres de la campagne, par les Congos. Il réussit, par des présens, à gagner Jacques Tellier et Cagnet, chefs de ces bandes. Déjà, comme on l’a vu, l’humanité du général Clauzel les avait prédisposés à cela. Un marché s’établit alors dans les environs du Cap, où s’échangeaient les produits récoltés par les cultivateurs.

Afin d’entraver ce commerce et ces relations dangereuses, le général Romain vint, s’approcher du Cap. Le 24 juillet, Clauzel sortit de cette ville avec Claparè de et Noailles pour l’en chasser. On vit alors les Congos se joindre aux Français contre Romain qu’ils contraignirent