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Gonaïves de plusieurs corps qui défilèrent aussitôt pour se rendre au Carrefour du Limbe : le 6, il s’y rendit avec trois escadrons de cavalerie. Les pluies de la saison contraignirent à y demeurer jusqu’au 15 ; et dans l’intervalle, les corps commandés par les généraux Capois et Cangé y arrivèrent. Le général Geffrard venait avec les troupes du Sud ; mais il dut se porter dans les montagnes de Jacmel pour étouffer une insurrection éphémère qui y avait éclaté : néanmoins, il n’eut pas le temps de joindre le général en chef.

Le 15, l’armée partit du Carrefour du Limbe et s’arrêta à celui de l’habitation Lenormand de Mézy, au Morne-Rouge.

Là se trouvèrent réunis autour de Dessalines, les généraux de division Clervaux, Christophe, Vernet et Gabart, et les généraux de brigade Capois, Romain, Cangé et J.-P. Daut, ainsi que leurs adjudans-généraux. Les demi-brigades sous leurs ordres étaient : les 1re, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e. 7e, 9e, 10e, 11e 14e, 20e, 21e, 22e, 23e et 24e, formant une masse de plus de vingt mille hommes. La cavalerie était commandée par C. Marcadieu, ayant sous ses ordres les chefs d’escadron Paul Prompt et Bastien. L’artillerie était dirigée par Zenon et Lavelanet.

Pour attaquer efficacement les fortifications du Haut-du-Cap et avancer contre le Cap même, le général en chef pensa avec raison qu’il fallait inquiéter l’ennemi et le menacer sur un point opposé. En conséquence, les généraux Christophe et Romain passèrent par le Port-Français, afin d’arriver contre la place par le morne de la Vigie ; ils avaient dans leur colonne une pièce de 4 et deux obusiers. Cette route étant difficile par la montagne, il fallut donner à ces généraux le temps de la parcourir.