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crétaire, et reprit son rang d’officier à l’état-major du général en chef.

Enfin, le 6 frimaire (28 novembre), le général Lapoype écrivit au général en chef des indigènes, que le lendemain, au terme de la capitulation, il l’attendrait pour lui remettre la place et les forts du Cap. L’adjudant-général Bazelais reçut ordre de procéder à cette opération qui s’effectua.

L’armée indigène prit donc possession de cette ville le 29 novembre. Elle y observa la même discipline qu’au Port-au-Prince.

Ce fut une joie peu commune, et pour ces valeureux soldats qui avaient souffert de tant de privations, et pour la population indigène qui n’avait pas moins souffert par les excès de toutes sortes commis sur elle depuis 21 mois : les soldats allaient se reposer de leurs fatigues, la population était délivrée de la présence de l’homme qui lui avait le plus offert le spectacle de crimes inouis.

Les blancs, colons ou autres restés au Cap, étaient les seuls qui conservassent encore quelque inquiétude. Une nouvelle publication fut faite pour les rassurer. Ils s’empressèrent d’aller offrir leurs hommages à Jean-Jacques le Bon ; celui-ci les accueillit, mais on remarqua que — « dès qu’ils se retiraient, son front prenait une expression menaçante[1]. »

Le général Christophe, qui avait été nommé commandant du département du Nord, en recevant le grade divisionnaire, s’installa à son poste.

Il signala cette prise de possession par une rigueur, comme au jour où il abandonnait le Cap à l’armée expé-

  1. Histoire d’Haïti, t. 3, p. 99.