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rose au grade de général de brigade, et des colonels Pierre Cotereau et Guerrier à celui d’adjudant-général. C’étaient quatre vaillans officiers déjà connus par leurs services dans l’armée. Pierre Toussaint alla commander Saint-Marc où il était déjà, et Larose, qui était connu à l’Àrcahaie durant la guerre de l’indépendance, eut ordre d’occuper cette commune. On a vu qu’à la seconde marche de Pétion, il avait dû se retirer de là en présence des forces républicaines. Mais, déjà il avait usé de moyens brutaux envers les cultivateurs de cette commune, en les pillant et les maltraitant.

Quand Christophe fut rassuré sur les desseins de Pétion par son retour au Port-au-Prince, il se rendit au Cap. C’est alors qu’il fit arrêter Roumage aîné qui fut tué, quelques semaines après une dure détention. Il publia une proclamation le 22 janvier, adressée aux habitans et aux cultivateurs pour les entretenir de la nécessité de se livrer aux travaux agricoles. Il disait aux uns et aux autres : « Les jouissances d’un peuple libre ne consistent pas dans le vain appareil d’un luxe extérieur. L’union des citoyens, la valeur des soldats, la fertilité des champs et la richesse du commerce, voilà le luxe qu’il faut étaler aux yeux des nations, » — sauf à faire différemment lui-même, toujours ostentateur dans sa mise et la tenue de son palais. Aux cultivateurs, il disait : « que tous les cultivateurs se réunissent sur les habitations qui leur ont été désignées ; » c’est-à-dire : Rentrez promptement sur celles de vos anciens maîtres, comme sous le règne de Toussaint Louverture et celui de Dessalines ; car tel fut le régime agricole dans le Nord et l’Artibonite durant quatorze années.

En apprenant ensuite la seconde marche de Pétion à