Aller au contenu

Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la Suède, la Hongrie, la moitié de l’Allemagne, déclarées contre le seul marquis de Brandebourg. Ce prince, dont l’aïeul pouvait à peine entretenir vingt mille hommes ; avait une armée de cent mille fantassins et de quarante mille cavaliers, bien composée, encore mieux exercée, pourvue de tout ; mais enfin il y avait plus de quatre cent mille hommes en armes contre la Prusse.

Il arriva dans cette guerre que chaque parti prit d’abord tout ce qu’il était à portée de prendre ; Frédéric prit la Saxe ; la France prit les États de Frédéric, depuis la ville de Gueldres jusqu’à Minden sur le Weser, et s’empara pour un temps de tout l’électorat d’Hanovre et de la Hesse, alliée de Frédéric ; l’impératrice de Russie prit toute la Prusse.

Frédéric, battu d’abord par les Russes, battit les Autrichiens, et ensuite en fut battu dans la Bohême le 18 juin 1757. La perte d’une bataille semblait devoir écraser ce monarque. Pressé de tous côtés par les Russes, par les Autrichiens et par la France, lui-même se crut perdu. Le maréchal de Richelieu venait de conclure, près de Stadt, un traité avec les Hanovriens et les Hessois, qui ressemblait à celui des Fourches-Caudines. Leur