Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/132

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LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Non pas ; mais je fais comme un buveur pressé d’aller à la selle : je me sers de tes façons d’agir comme de sandales.

KLÉÔN.

Mais tu ne me surpasseras pas en petits soins : je vais revêtir Dèmos de cet habillement ; et toi, gémis, infâme.

DÈMOS.

Pouah ! va-t’en crever aux corbeaux ! Tu pues horriblement le cuir.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Mais c’est à dessein qu’il t’a fourré dans ce vêtement ; il veut que tu étouffes. Et il y a longtemps qu’il trame contre toi. Te rappelles-tu cette tige de silphion, qu’il t’a vendue à si bon compte ?

DÈMOS.

Je m’en souviens.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

C’est lui qui avait eu soin qu’elle tombât à vil prix, afin que chacun en mangeât, et qu’ensuite, dans la Hèliæa, les juges s’empoisonnassent les uns les autres en vessant.

DÈMOS.

Par Poséidôn ! c’est ce que m’a dit un vidangeur.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Et vous, à force de vesser, n’étiez-vous pas devenus tout jaunes ?