Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/139

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quereaux nouveaux, les mauvais mesureurs de grain sur l’Agora, toi, moi : qu’il t’en cuise entre les jambes !

DÈMOS.

Allons, lisez-les-moi, et surtout celui qui me fait tant de plaisir, où il est dit que je serai un aigle dans les nuages.

KLÉÔN.

Écoute donc, et prête-moi ton attention. « Comprends, enfant d’Érekhteus, le sens des oracles qu’Apollôn fait entendre de son sanctuaire, au moyen des trépieds vénérés. Il t’ordonne de garder « le chien sacré, aux dents aiguës, qui, aboyant et hurlant pour ta défense, t’assurera un salaire ; et, s’il ne le fait pas, il est mort. La haine fait croasser de nombreux geais contre lui. »

DÈMOS.

Par Dèmètèr ! je ne sais pas ce qu’il dit. Quel rapport y a-t-il entre Érekhtheus, des geais et un chien ?

KLÉÔN.

Moi, je suis le chien, puisque j’aboie pour ta défense. Or, Phœbos te recommande de garder le chien.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

L’oracle ne dit pas cela, mais ce chien-ci ronge les oracles, comme tes portes. Moi je sais au juste ce qui a rapport à ce chien.

DÈMOS.

Dis tout de suite ; mais il faut d’abord que je prenne une pierre, pour que cet oracle ne me morde pas entre les jambes.