Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/188

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SOKRATÈS.

Lorsqu’elles sont pleines d’eau, et contraintes à se mouvoir, précipitées d’en haut violemment, avec la pluie qui les gonfle, puis alourdies, et lancées les unes contre les autres, elles se brisent et éclatent avec fracas.

STREPSIADÈS.

Mais qui donc les contraint et les emporte ? N’est-ce pas Zeus ?

SOKRATÈS.

Pas du tout, mais le Tourbillon Æthéréen.

STREPSIADÈS.

Le Tourbillon ? J’ignorais et que Zeus n’existât pas et que le Tourbillon régnât aujourd’hui à sa place. Mais tu ne m’as encore rien appris sur le bruit du tonnerre.

SOKRATÈS.

Ne m’as-tu pas entendu te dire que les Nuées étaient pleines d’eau et, tombant les unes sur les autres, font ce fracas à cause de leur densité ?

STREPSIADÈS.

Voyons, comment peut-on croire cela ?

SOKRATÈS.

Je vais te l’enseigner par ton propre exemple. Quand tu t’es rempli de viande aux Panathènæa et que tu as ensuite le ventre troublé, le désordre ne le fait-il pas résonner tout à coup ?