Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

homme m’a mise à mal en me frappant avec sa torche ; il a jeté par terre dix pains d’une obole, et quatre autres par-dessus le marché.

BDÉLYKLÉÔN.

Vois-tu ce que tu as fait ? Des affaires, des procès, voilà ce que nous attire ton ivrognerie.

PHILOKLÉÔN.

Pas du tout. Des contes spirituels arrangeront tout cela. Je saurai bien me raccommoder avec elle.

LA BOULANGÈRE.

Non, non, par les deux Déesses ! tu ne te seras pas moqué impunément de Myrtia, fille d’Ankyliôn et de Sostrata, en venant gâter ma marchandise.

PHILOKLÉÔN.

Écoute, femme ; je veux te raconter une jolie histoire.

LA BOULANGÈRE.

Non, de par Zeus ! mon pauvre homme !

PHILOKLÉÔN.

Æsopos, un soir, revenant de souper, était poursuivi par les aboiements d’une chienne effrontée et prise de vin. « Chienne, chienne, lui dit-il, de par Zeus ! si tu échangeais ta méchante langue contre un morceau de pain, à mon avis, tu me semblerais sage. »

LA BOULANGÈRE.

Tu te moques de moi. Qui que tu sois, je t’assignerai devant les agoranomes pour dommages faits à ma marchandise, et j’ai pour témoin Khæréphôn que voici.