Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/337

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PHILOKLÉÔN.

Ô Karkinos, heureux père d’une belle lignée, quelle foule de roitelets vient s’abattre ici ! Cependant il faut jouter avec eux, infortuné ! Préparez pour eux de la saumure, si je suis vainqueur.

LE CHŒUR.

Allons ! laissons-leur à tous un peu d’espace, afin qu’ils pirouettent devant nous, à leur aise. Voyons, enfants renommés d’un dieu marin, bondissez sur le sable et sur le rivage de la mer stérile, frères des squilles. Agitez en rond votre pied léger ; faites des écarts à la façon de Phrynikhos, si bien que, voyant vos jambes en l’air, les spectateurs se récrient. Tourne, pirouette, frappe-toi le ventre, lance ta jambe vers le ciel : devenez des toupies. Voici venir ton illustre père, le souverain des mers, émerveillé de sa postérité, si virilement pourvue. Mais conduisez-nous vite, si bon vous semble, jusqu’à la porte, et dansez ; car jamais personne jusqu’ici n’a vu un chœur dansant terminer une trygédie.

FIN DES GUÊPES