Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/304

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cette chaussure et ce vêtement, et cette idée ne t’est venue que pour que nous puissions sans crainte sauter et nous divertir.

Ô dieu passionné pour la danse, sois des nôtres ; j’ai aperçu tout à l’heure, en regardant de côté, une jeune fille, et, en vérité, des plus belles ; elle jouait avec les autres, et sa robe un peu déchirée laissait entrevoir son sein. Ô dieu passionné pour la danse, sois des nôtres.

Xanthias.

Ah, pour moi, je serai volontiers de la bande joyeuse, et je veux danser avec cette belle.

Bacchus.

J’en dis autant.

Le chœur.

Ne dirons-nous rien de cet Archédémus, qui, depuis sept années, n’a pas encore montré ses dents, je veux dire, son titre de citoyen, et qui gouverne néanmoins le peuple parmi les mânes supérieurs et y tient le sceptre de l’iniquité ? On dit que, dans son tombeau, Clisthène épile son derrière et se déchire les joues en s’arrachant la barbe, et que là, tristement étendu, il gémit, il pleure et appelle Sébinus, ce digne habitant d’Anaphlystion[1]. On dit de plus que Callias, ce fils d’Hippobinus, se bat sur mer, revêtu d’une peau de lion.

Bacchus.

Pourriez-vous nous indiquer où l’on trouve ici Pluton ? Nous sommes étrangers, et nous ne faisons que d’arriver.

Le chœur.

N’allez pas plus loin, et ne me le demandez pas davantage : sachez que vous voilà à sa porte.

  1. Bourg de l’Attique dans la tribu Antiochide.