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Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/372

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voisins. Tu seras donc instruite de toutes les résolutions prises par les femmes mes amies pendant la fête des Parasols. Mais je ne vois aucune de celles qui doivent se rendre ici ; à l'instant il va faire jour ; l'assemblée est indiquée pour tout à l'heure, et il nous faut prendre nos places, en nous conformant à ce qu'a dit autrefois Sphyromachus, s'il m'en souvient encore : « Il faut que les femmes se tiennent à l'écart des hommes. » Qu'est-ce que c'est ? N'ont-elles pas encore attaché les barbes qu'il a été convenu qu'elles prendraient ? Auraient-elles eu de la peine à s'emparer des habits de leurs maris? Mais je vois une lumière qui approche. Bon, mettons-nous là de côté, de peur que ce ne soit un homme qui vienne ici.


Praxagora, plusieurs femmes, chœur de femmes

Première femme

Il est temps de partir : le héraut vient de chanter[1] pour la seconde fois, comme nous sortions de la maison.

Praxagora

Et moi, j'ai passé la nuit entière à vous attendre. Mais, voyons, que j'appelle cette voisine d'ici près ; je vais frapper doucement à sa porte. Car il faut y aller avec précaution, pour ne pas donner l'alerte au mari. (Elle frappe.)

Deuxième femme

Je t'ai bien entendue, pendant que je me chaussais, gratter à la porte avec tes doigts : je ne dormais pas ; mon mari, ma chère, y a mis bon ordre : c'est un vrai marin de Salamine ; il a été toute la nuit dans une agitation

  1. Ce héraut n'est autre chose qu'un coq. C'est une plaisanterie de la part d'Aristophane, de donner un tel héraut aux femmes. (B.)