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L'ASSEMBLÉE DES FEMMES. 379

d'aller à l'assemblée pour tâcher d'y trouver le seul man- teau que j'aie.

BLÉPYRUS.

J'irai aussi dès que j'aurai fini. Mais une diable de poire sauvage obstrue le passage et arrête les matières.

l'homme.

Est-ce la même poire dont Thrasybule a voulu parler au sujet des Lacédémoniens *.

BLÉPYRUS.

Oh, par Bacchus, celle-ci ne tient que trop ferme. Que ferai-je? Non seulement je suis inquiet du mal que j'.en- dure, mais par où s'en iront les aliments que je pourrai prendre? Car jusqu'à présent, quel que soit cet Achra- dusien' qui tient le passage, il l'a totalement obstrué. Ah, qui me fera venir un médecin, et lequel? Quel est le plus habile de ceux qui traitent ces maladies-là? Amynon sans doute y excelle, mais peut-être ne voudra-t-il pas venir? Qu'on cherche de tous côtés Antisthène; on juge aisément, à sa respiration gênée, qu'il sait ce qui convient le mieux à un derrière constipé. vénérable Lucine, ne permets pas que je périsse à force de constipation, pour que je ne devienne point le plastron des Comiques.

  • Le scoliaste rapporte à ce sujet que Thrasybule, ayant promis de

s'opposer aux prétenlions des Lacédémoniens, s'en excusa, ayant été corrompu par argent, en prétextant qu'il avait mangé des poires sauvages, qui lui avaient tant fait mal à la gorge qu'il ne pouvait parler.

  • Nom forgé par Aristophane et dérivé du mot grec qui veut dire

poire.

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