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�L'ASSEMBLÉE DES FEMMES. 403

nombre de mes sacs. Où es-tu, porte-ombrelle * ? Sors, ô marmite. Tu es si noire que tu ne le serais pas davantage quand tu aurais servi à cuire les drogues dont Lysicrate peint ses cheveux blancs; tiens-toi près d'elle, mon petit miroir; apporte ici la cruche, hydriaphore ^, et toi, ô chanteuse, approche ici, toi qui, en me donnant des au- bades, m'as souvent réveillé, pour que j'allasse à l'assem- blée par une nuit affreuse. Que quelqu'un, prenant la ruche, apporte le miel. Place ici près les branches d'oli- vier; qu'on sorte aussi les deux trépieds et le bocal d'huile ; laisse les petits pots et les autres vases de peu de valeur.

DEUXIÈME CITOYEN.

Quoi donc! Irai-je livrer ce qui m'appartient? Il fau- drait, parbleu, que je fusse un bien pauvre homme et d'un bien petit esprit. Non, je n'en ferai rien, j'en jure par Neptune. Mais j'examinerai souvent et pèserai atten- tivement ces décrets. Je ne livrerai pas imprudemment et sans espoir d'aucun avantage le fruit de mes sueurs et de mes pénibles épargnes, avant de m'étre bien assuré de tout ce que cela doit devenir. (Au premier homme) : Hé, hé 1 voisin, que signifient ces meubles? Vas-tu loger dans une autre maison ? Pourquoi tout ce déménagement ? Ou bien vas-tu mettre tes meubles en gage ?

LE PREMIER CITOYEN,

Point du tout.

LE DEUXIÈME CITOYEN.

Pourquoi tout cela est-il exposé dans un si bel ordre? Est-ce un étalage que tu prépares pour le crieur Hiéron?

  • Les canéphores étaient suivies d'un esclave qui portait une om-

brelle pour les abriter du soleil.

  • On appelait hydriaphores (porteuses de cruches) les femmes des

métèques qui aux processions portaient des cruches d'eau.

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