Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/153

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appartenons. D’abord, et avant tout, elle est cartésienne par son principe. L’autorité de la raison est le fondement sur lequel elle s’appuie, parce que sans ce fondement, il n’y a point de liberté, c’est-à-dire, de philosophie. Elle est cartésienne, en déclarant que la psychologie est le point de départ de toute recherche vraiment philosophique. Son passé, les luttes qu’elle a soutenues depuis trente ans, la connaissance profonde qu’elle a de l’histoire, et de toutes les méthodes si vainement tentées, même de nos jours, en dehors de la méthode psychologique, tout la ramène et la rattache à Descartes. Elle s’en fait gloire. Par là elle est sûre de continuer, non pas seulement les traditions nationales, qui sont fort respectables sans doute, mais qui, par elles seules, sont sans valeur suffisante ; mais de plus, les vraies traditions de l’humanité, dont le grand penseur du XVIIe siècle n’a été qu’un fidèle écho. Elle est sûre par là de renouer la philosophie moderne à la philosophie antique, et de développer des germes dont l’accroissement, depuis Socrate, n’a pas un seul instant cessé, au travers des évolutions les plus nombreuses, et en apparence les plus diverses. À ses yeux, c’est Descartes qui a donné définitivement à l’esprit la pleine possession de lui-même, si longtemps cherchée ; et elle