Page:Aristote - Constitution d’Athènes, trad. Haussoullier et Mathieu, 1922.djvu/184

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bronze porte un couvercle dont la fente ne laisse passer qu’un bulletin, pour que le même juge ne puisse pas en mettre deux.  Au moment où il va être procédé au vote, le héraut fait une première proclamation, demandant si les parties se proposent d’attaquer les témoignages ; elles ne sont plus reçues à le faire quand le vote a commencé. Puis, reprenant la parole, il fait une seconde proclamation : « le bulletin percé est pour la partie qui a plaidé la première ; le bulletin plein pour celle qui a plaidé la seconde ». Le juge prenant en même temps ses deux bulletins par la tige et appuyant ses doigts sur [les deux extrémités de] la tige, sans laisser voir aux plaideurs ni la partie creuse ni la partie pleine, dépose le bulletin valable dans l’amphore de bronze, le bulletin nul dans l’amphore de bois.


L’audience.
Dépouillement du scrutin.
Évaluation de la peine.

LXIX. Quand tous les juges ont voté, les appariteurs prennent l’amphore qui compte et la vident sur une table creusée d’autant de trous qu’il y a de bulletins, en tel ordre que les bulletins valables, placés les premiers, soient faciles à dénombrer[1] et que les tiges, percées ou pleines, soient bien visibles pour les parties. Ceux qui ont été préposés par le sort aux bulletins de vote les comptent sur la table, mettant à part bulletins pleins et bulletins creux, et le héraut proclame le nombre des voix, attribuant les bulletins percés au demandeur, les pleins au défendeur[2]. Celle des deux parties qui a le plus grand nombre de voix gagne le procès : à égalité, c’est le défendeur.  Ensuite les juges procèdent encore, s’il y a lieu, à l’évaluation [de la peine ou de l’amende] : ils votent de la même manière, rendant leur jeton [de bronze][3] et reprenant un bâton. Le temps accordé à chacune

  1. Le texte a été brouillé par le copiste et le mot κύρ<ιαι> devient embarrassant, tous les bulletins déposés dans l’urne de bronze étant valables. Si le mot κύριαι a été réellement employé par Aristote, il peut s’appliquer aux bulletins favorables au demandeur qui sont placés les premiers sur le tableau.
  2. Entendons aussi : à l’accusateur et à l’accusé.
  3. Cf. chap. LXVIII 2. Après le vote, ce jeton leur sera de nouveau remis pour qu’ils puissent toucher leur salaire.