Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/150

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nait de la philosophie antérieure que l’homme est le seul être doué de raison ; et c’était là un second et puissant motif pour considérer l’humanité comme le type auquel il faut ramener tout le reste. Dans le Traité des Parties des Animaux, dont on a déjà lu plus haut une page bien belle, il s’en trouve une autre qui ne l’est pas moins, à propos d’une opinion d’Anaxagore, soutenant que l’homme doit à ses mains la supériorité incontestable dont il jouit. C’est une thèse qu’a renouvelée Helvétius, dans notre XVIIIe siècle, sans se douter qu’elle fût aussi vieille. Mais Aristote y avait répondu, avec une finesse et une solidité qui auraient dû empêcher qu’on ne la reprît jamais.

« L’homme, a reçu de la nature des bras et des mains, en place des membres antérieurs et des pieds de devant, qu’elle donne à certains animaux. Entre tous les êtres, l’homme est le seul qui ait une station droite, parce que sa nature et son essence sont divines. Le privilège du plus divin des êtres, c’est de penser et de réfléchir. Mais ce n’eût pas été chose facile que de penser, si la partie supérieure du corps avait été trop lourde et trop considérable.