Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/403

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corps, quand ils fléchissent les genoux. § 10[1]. La chamelle a quatre mamelles, comme la vache. La queue du chameau ressemble à celle de l’âne ; et sa verge est dirigée en arrière. Il n’a qu’un seul genou à chaque jambe ; et il n’a pas plusieurs flexions, comme on le prétend quelquefois ; mais on dirait qu’il en a plusieurs, à cause du développement du ventre. Il a un osselet pareil à celui du bœuf ; mais cet osselet est grêle et petit comparativement à la grandeur de la bête. § 11[2]. Le chameau a le pied fourchu, et il n’a pas une double rangée de dents. Le pied est fourchu comme il

  1. Quatre mamelles, comme la vache. Aristote est le seul des naturalistes qui ait consigné cette observation. — Sa verge est dirigée en arrière. — C’est une erreur, comme on peut bien le voir dans l’accouplement. Ce qui est vrai, c’est que, par la disposition du fourreau dans l’état ordinaire, le chameau mâle jette son urine par derrière comme la femelle ; voir Buffon, Animaux sauvages, p. 403 ; voir aussi Cuvier, Règne animal, tome I, p. 257. — Comme on le prétend quelquefois. Ceci pourrait bien se rapporter à ce que dit Hérodote, liv. III, ch. CIII, p. 166, édition Firmin-Didot. En parlant des chameaux de l’Inde, il note ces deux particularités, qu’ils ont dans les membres de derrière quatre articulations et quatre genoux ; quelques manuscrits disent seulement deux articulations et deux genoux, au lieu de quatre ; il ajoute aussi que leur verge est tournée vers la queue. Aristote a donc réfuté une de ces erreurs ; mais il a partagé l’autre. — À cause du développement du ventre. Ceci est fort obscur et ne se comprend pas bien ; mais les manuscrits n’offrent aucune variante qui puisse régulariser ou éclaircir ce passage. — Un osselet pareil à celui du bœuf. Les naturalistes modernes ne se sont pas occupés de cette partie spéciale de l’organisation des jambes du chameau.
  2. Le chameau a le pied fourchu. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, pp. 256 et 257. La description de Cuvier n’est pas tout à fait celle d’Aristote ; mais la configuration du pied du chameau avait frappé non moins vivement le philosophe grec ; et il avait essayé de le décrire du mieux qu’il avait pu. Après avoir marqué ce que sont dans le chameau les canines, les incisives et les molaires, et aussi la disposition du tarse, où le scaphôlde et le cubolde sont séparés, Cuvier ajoute : « Au lieu de ce grand sabot, aplati au côté interne, qui enveloppe toute la partie inférieure de chaque doigt et détermine la figure du pied fourchu ordinaire, ils n’en ont qu’un petit, adhérant seulement à la dernière phalange, et de forme symétrique comme les sabots des pachydermes. » — Une sorte de membrane. Ceci n’est pas très-exact. Du reste, tout ce passage paraît altéré, tant la description que donne Aristote est peu conforme aux faits. Voir la note de MM. Aubert et Wimmer, qui ont essayé de reconstituer tous ces détails. — Comme dans les ours. L’assimilation est assez juste. — Des chaussures de cuir. Aujourd’hui encore, les Arabes mettent des linges épais aux pieds de leurs chameaux, quand ils ont à faire un voyage dans un terrain un peu pierreux.