Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/507

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et cette partie qui plus que toute autre est le corps des animaux, la chair ou ce qui y correspond dans chaque animal. Puis les os, ou ce qui est analogue aux os, les arêtes et les cartilages. Puis encore, la peau, les membranes, les nerfs, les cheveux, les ongles, ou les parties correspondantes. A tout cela, il faut ajouter la graisse, le suif, et les excrétions, qui sont la fiente, le phlegme, et la bile, jaune ou noire.

§ 2[1]. Comme c’est le sang surtout et les veines qui, par leur nature, semblent ici le principe de tout le reste, c’est le premier sujet qu’il faut étudier, d’autant plus que quelques-uns de ceux qui l’ont traité antérieurement n’en parlent pas bien. § 3[2]. La cause de leurs erreurs tient à ce que les faits sont

  1. Le principe de tout le reste. C’est en effet le sang qui, en se portant dans tous les organes, les nourrit, et qui, par là, entretient la vie. — Quelques-uns de ceux… Aristote ne cite que trois de ces auteurs, et il est singulier qu’il oublie Hippocrate, qui cependant s’était beaucoup occupé des veines et du sang. Il est vrai qu’Hippocrate n’avait pas fait une théorie générale sur la répartition des veines dans le corps, comme les trois auteurs dont Aristote va discuter les opinions.
  2. Sont difficiles à observer. Ce sens me semble le plus correct ; mais on a parfois compris ce passage un peu différemment, « … Tient à ce qu’ils ont mal observé ». Ce qui suit est plus conforme au sens que j’ai adopté. — Dans les animaux morts. Par opposition aux animaux vivants, dont il sera parlé un peu plus bas. — Et il en sort toujours en totalité. Ceci pourrait s’appliquer surtout aux animaux immolés dans les sacrifices. — Si ce n’est le cœur. A proprement dire, le cœur n’a pas plus de sang que le reste des organes ; mais le véritable rôle du cœur n’a été connu que beaucoup plus tard, bien que, dès le temps d’Aristote, on comprit très-bien l’importance supérieure de cet organe. — Est dans les veines. Nous ajouterions : « Et dans les artères ». Mais au point où en était la science grecque, les veines et les artères étaient confondues pour elle. — Sur les animaux vivants. La suite prouve qu’il ne s’agit pas des animaux en général, mais surtout de l’homme, le seul animal chez qui la transparence de la peau permet de suivre aisément la disposition des veines. — Et disséqués. Peut-être le mot du texte a-t-il un sens un peu plus général ; mais comme Aristote a beaucoup disséqué, ainsi que le prouvent cent passages de ses œuvres d’histoire naturelle, l’expression que j’emploie ici n’a rien d’improbable. — Sur des hommes très-maigres. Chez qui, par conséquent, tout le système veineux était plus apparent.