Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/556

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hommes de couleur noire, comme les Éthiopiens et les peuples de même race, ont les dents blanches comme leurs os, tandis que les ongles sont noirs, comme tout le reste de leur peau.

§ 4[1]. Le plus souvent, les cornes sont creuses à partir du point d’excroissance d’où vient l’os sorti de la tête ; à l’extrémité, elles sont pleines et solides ; et elles sont simples. Il n’y a que le cerf dont les cornes soient pleines dans toute leur longueur, et divisées en plusieurs rameaux. Les autres animaux qui ont des cornes ne les perdent pas ; le cerf seul les perd tous les ans, à moins qu’il n’ait été coupé. On parlera plus tard de la castration dans les animaux. § 5[2]. Les cornes tiennent plutôt à la peau qu’à l’os ; et c’est ainsi qu’on voit en Phrygie, et dans d’autres contrées, des bœufs

  1. Sont creuses. Observation très-exacte en ce qui concerne les ruminants. — Pleines et solides. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Il n’y a que le cerf. MM. Aubert et Wimraer font avec raison observer qu’Aristote a très-bien connu la différence des cornes en général et du bois des cerfs. — Pleines dans toute leur longueur. C’est exact. Buffon a consacré une étude très-attentive au bois des cerfs ; voir l’Histoire naturelle, article Cerf, tome XIV, pp. 372 et suiv., édit. de 1830. — À moins qu’il n’ait été coupé. Buffon fait une observation analogue. — Plus tard. Voir plus loin, liv. IX, ch. XXXVII, § 5.
  2. Les cornes tiennent plutôt à la peau. Cette observation paraît exacte ; mais je ne sais pas si elle est admise par la science moderne. — On voit en Phrygie. Il ne paraît pas que ce fait soit parfaitement exact ; du moins, on ne l’a pas vérifié depuis Aristote ; il est certain que, si les cornes du bœuf, par exemple, étaient mobiles, elles ne rempliraient pas leur fonction naturelle, qui est de contribuer à la défense de la bête. — La Phrygie était bornée à l’ouest par la Mysie, la Lydie et la Carie, au sud par la Lycie, à l’Est par la Lycaonie et au nord par la Bithynie ; c’étaient là ses limites sous l’Empire Romain ; mais elles ont beaucoup varié. La Phrygie a été successivement conquise par Crésus, par les Perses, par Alexandre et ses successeurs. Au temps d’Aristote, elle était connue beaucoup plus que de nos jours.