Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1063

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elle doit toujours se proposer aussi bonne que possible, plutôt que des moyens qui conduisent à cette fin. Il n’y a que l’homme vertueux qui saura procurer et trouver ce qui constitue cette fin, et ce qu’il faut pour y arriver. Il est donc tout naturel que la vertu se propose cette fin qui lui est propre, dans toutes ces choses où le principe du meilleur est à la fois, et ce qui peut l’accomplir, et ce qui peut se la proposer. Par suite, il n’y a rien de mieux au monde que la vertu ; car c’est pour elle que tout le reste se fait ; et c’est elle qui en contient le principe.

§ 6. Les choses qui contribuent à la fin qu’on se propose, semblent davantage n’être faites que pour cette fin. Au contraire, la fin elle-même représente en quelque sorte un principe, en vue duquel se font chacune des autres choses, dans la mesure même où chacune d’elles s’y rapportent. Donc, évidemment aussi pour la vertu, puisqu’elle est le principe et la cause la meilleure, elle vise au but lui-même plutôt qu’aux choses secondaires qui y mènent.