Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1071

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à tous les dangers : il ne s’applique directement qu’à ceux qui peuvent menacer la vie. De plus, ce n’est pas dans un temps quelconque, ni dans un cas quelconque, que peut se produire le vrai courage ; c’est dans ceux où les craintes et les dangers sont proches. Est-on courageux, par exemple, pour ne pas redouter un danger qui ne doit venir que dans dix ans ? Trop souvent on est plein d’assurance, parce qu’on est loin du péril ; et l’on se meurt de peur, quand on en est tout près. Telle est l’idée que nous nous faisons du courage et de l’homme vraiment courageux.


CHAPITRE XX.

§ 1. La tempérance est un milieu entre la débauche et l’insensibilité en fait de plaisirs. La tempérance, comme en général toute autre vertu, est une excellente disposition morale ; et une excellente disposition ne peut re-