LIVRE II, CH. III, § 17. 257
théorique, ni pratique, ne dit ni ne fait rien d'analogue pour compléter ses définitions; etl'on ne prend jamais ces précautions que contre le charlatanisme logique des dis- cussions. $ih. Nous nous bornerons donc à ce que nous venons de dire ; et nous donnerons des explications plus détaillées et plus précises, lorsque nous parlerons des ma- nières d'être morales opposées les unes aux autres. Quant aux espèces diverses de toutes ces passions, elles tirent leurs noms des différences que présentent ces passions mêmes, par l'excès ou de durée, ou d'intensité ou de tel autre des éléments qui constituent les passions. § 15. Je m'explique. On appelle irascible celui qui éprouve le sen- timent de la colère plus vite qu'il ne faut ; on appelle dur et cruel celui qui le porte trop loin ; rancunier, celui qui aime à garder sa bile ; violent et injurieux, celui qui va jusqu'aux sévices que la colère amène. § 16. On dira des gens qu'ils sont gourmands, ou gloutons, ou ivrognes, lorsqu'en toute espèce de jouissances provoquées par les aliments, ils se laissent emporter à de grossiers appétits que réprouve la raison.
§ 17. Il ne faut pas oublier de remarquer aussi que certaines dénominations de vices ne viennent pas de ce
��juste; et Ton ne voit pas pourquoi L'auteur veut sans doute désigner
la science morale ou toute autre les analyses de vertus particulières et
science s'abstiendrait de justifier ses de vices, qui viendront plus loin, définitions, si elles semblent incom- § 15. Rancunier. Notre langue n'a
plûtes ou inexactes. — Contre le char- pas de mot plus relevé pour exprimer
latanisme logique des discussions, cette idée.
C'est-à-dire, contre les arguties des g 17. Il ne faut pas oublier de
Sophistes, voulant faire parade de remarquer. On retrouve des idées
leur vaine science. tout à fuit pareilles dans la Morale à
§ lli. Quand n-oiix parlerons. Nicomaque, loc.'laud,
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