LIVRE II, CH. Vil, g (5. -271
le cœur, le désir. Par conséquent, il faut admettre une division analogue dans l'acte volontaire ; et il faut le con- sidérer d'abord relativement au désir. § 3. 11 semble à l^remière vue que tout ce qui se fait par désir est volon- taire ; car l'involontaire paraît toujours être une contrainte. La contrainte, résultat de la force, est toujours pénible, ainsi que tout ce qu'on fait ou tout ce qu'on souffre par nécessité ; et, comme le dit fort bien Evénus :
« Tout acte nécessaire est un acte pénible. »
§ h. Ainsi, l'on peut dire que si une chose est.pénible, c'est qu'elle est forcée ; et que, si elle est forcée, elle est pénible. § 5. Mais tout ce qui se fait contre le désir est pénible, puisque le désir ne s'applique jamais qu'à un objet agréable ; et par conséquent, c'est un acte forcé et involontaire. Kéciproquement, ce qui est selon le désir est volontaire -, car ce sont là des affirmations qui sont con- traires les unes aux autres. § 6. Ajoutez que toute action vicieuse rend l'homme plus mauvais. Ainsi, l'intempérance est certainement un vice. Or, l'intempérant est celui qui pour satisfeCire son désir est capable d'agir contre sa
��te ccvur, le désir. Ces nuances sont même vers se retrouve tlans la Rhé-
assez subtiles, et je n'ai pas trouvé torique, livre i, ch. 11, p. 1370, a
d'équivalents suffisants. IC, édit. de Berlin, et dans la Méta-
§ 3. Evcnus. Poète un peu an!é- physique, livrcIV, ch. 5, p. 1015, a,
rieur au temps d'Aristotc, et que 29, même édit. nous avons déjà vu cité, Vîorale à § 6. Ajoutez qm toute action vi-
Nicomaque, livre VII, ch. 10, § à. cieuse. Il manque ici une transition.
Platon semble aussi en avoir fait quel- L'idée intermédiaire serait ceile-ci :
qu'estime. Voir l'Apologie p. 69, le « L'aclion, qui est suivant le désir,
Phédon, p. 191, et le Phèdre, p. 100 est toujours volonlaire, qu'cïle soit
de la traduction de M. Cousin. Ce d'ailleurs bonne ou vicieuse. » On est
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