Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/133

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PREFACE. fwiM

chu que le bonheur csl le souverain bien, connue si, dans ces matières il y avait d'autres oracles que ceux de la conscience, et que le sens commun pût être substilué à la raison. Platon est bien autrement sage. Il respecte trop ses semblables, créatures sorties comme lui des mains de Dieu et capables de vertu, pour dédaigner même les traditions popu- lairec. Mais il les explique, et ne les subit pas comme la règle de ses théories. Il les interroge eu inter- prétant leurs réponses ; et l'acquiescement qu'il leur donne, quand il n'y peut rien substituer de mieux, est encore une autorité supérieure qu'il leur con- fère, en les réduisant à la portion de vérité qu'elles renferment. Il veut bien les consulter sur ces mys- tères qui dépassent rinlelligeuce humaine, tout en la sollicitant. Mais pour ces grandes vérités que la conscience porte si clairement en elle, il ne consulte que la conscience; et c'est à l'observation attentive de l'àme qu'il les demande, sans s'occuper en rien de l'opinion ou des apparencrs.

Voici encore une conséquence fâcheuse de celte fausse théorie du souverain bien confondu avec le bonheur. Aristote n'a rien compris, qu'on me passe la hardiesse de cette censure, à la théorie de Platon sur le bien en soi. Il traite le svslcme de son infail-

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