360 MORALE A EUDÈME.
qui allait se coucher habituellement sur une image de chienne en terre cuite, qu'elle était attirée là parce que cette image lui ressemblait beaucoup. § 9. Mais si l'on explique ainsi l'amitié, d'autres disent, h un point de vue tout opposé, que c'est le contraire qui est ami du con- traire. Tout ce que le cœur adore et désire excite l'affec- tion et l'amitié dans tout le monde. Ce n'est pas le sec qu'aime et désire le sec ; c'est l'humide. Et de là ce vers :
M La terre aime la pluie.... ; »
Et cet autre vers :
« Le changement toujours est ce qui plaît le mieux. »
C'est que le changement a lieu du contraire au contraire. D'autre part, ajoute-t-on, le semblable est toujours l'en- nemi du semblable ; car si l'on en croit le poète :
« Sans cesse le potier déteste le potier. »
Et les animaux, quand ils sont à se nourrir des mêmes aliments, se combattent presque toujours.
§ 10. On le voit : toutes ces explications de l'amitié
��Ipment dans la Grande Morale, loc. Oreste, v. 2"A, édition de Firmin
laud.; mais avec une légîire variante. Didot. Il est encore cité dans la
§ 9. D'autres disent. Ces autres Morale à Nicomaqiie, livre VII, cli.
pliilosoplies, qu'on ne nomme pas ici, 3 3, § 9. — Le poète. C'est Hésiode,
sont Heraclite et son école. Voir la lesOEuvres elles Jours, v. 25. Voir
iMorale à Nicomaque, livre VIII, cli. la Morale ii Nicomaquc, livre VIII,
1, § 6. — La terre aime la pluie, ch. 1, §(). — Et les (iniinaiix. L'ob-
Vers d'Euripide, id., ibid., et Grande servalion est très-vraie. Mais on peut
Morale livre II, cb, 13, § 29. — Cet trouver qu'elle est singulièrement
autre vers. Ce vers est d'Euripide, amenée.
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