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373 MORALE A EUDEME.

qu'il est vertueux et Lon, la liaison qui les unit n'est pas la première et parfaite amitié, g 38. Il n'y a point d'ail- leurs de circonstance accidentelle qui puisse embarrasser les amis, plus que leur vertueuse liaison ne leur donne de bonheur. Ainsi, je suppose que l'ami sente quelqu'odeur insupportable, on pourrait bien le quitter ; mais on n'en aurait pas moins d'amitié pour lui, par la bienveil- lance qu'on lui porte, quoi qu'on n'eût plus avec lui de vie commune.

Telle est donc la première et parfaite amitié, ainsi que tout le monde en convient.

§ 39. Quant aux autres, c'est sur la mesure de celle-là qu'elles font l'effet de l'amitié, et qu'on les discute en les en rapprochant. L'amitié paraît en général quelque chose de solide, et celle-là est la seule qui le soit réellement. Il n'y a de solide que ce qui a été mis à l'épreuve ; et les seules choses qui la supportent comme il faut, et vous donnent pleine assurance, sont celles qui ne viennent ni vite ni facilement, g ZiO. Il n'y a pas d'amitié solide sans confiance ; et la confiance ne se forme qu'avec le temps ; car il faut éprouver les gens pour les bien apprécier, et comme dit Théognis :

« Pour connaître les cœurs, il vous faut plus d'un jour ; « Essayez les humains comme un bœuf au labour. »

��déduction des idées n'est pas logique- que la rendre plus vive. On soii'jte

nient liès-n-îoureuse, bien que la d'autant plus son ami qu'il a plus

pensée soit vraie. besoin de vous.

§ 38. De circonslance acciden- § 39. li n'y a de solide... Obser-

dcnteUc. Il peut arriver même que valion très-pratique. (;es circonstances dont on parle ici, § iO. Comme dit Théognis. Voir

loin de refroidir i'aniilié, ne fassent les scnlciices de Théo;jnis, vers 125.

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