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380 MORALE A EUDÈME.

monde ; et il mesure tous les autres d'après lui-même. Aussi, les bons sont-ils bien plus faciles à tromper, àmoins qu'ils ne soient sur leurs gardes et n'aient défiance par suite d'une expérience antérieure. § hh. Voilà encore pourquoi les méchants préfèrent toujours à un ami les choses qui satisfont leur mauvaise nature. Il n'en est pas un qui aime plus les personnes que les choses ; et par conséquent, ils ne sont jamais amis véritables ; car ce n'est pas avec des sentiments de ce genre que tout devient commun entre amis. L'ami n'est pris alors que comme surcroît des choses, et ce ne sont pas les choses qui sont prises comme surcroît des amis.

§ Zi5. Une autre conséquence, c'est que la première et parfaite amitié ne peut jamais s'adresser qu'à un très- petit nombre de personnes, parce qu'il est difficile de mettre à l'épreuve un grand nombre de gens. Pour les bien connaître, il faudrait vivre longtemps avec chacun d'eux, et l'on ne doit pas non plus traiter un ami comme on traite un vêtement. § liQ. Il est vrai qu'en toute cir- constance, il appartient à un homme sensé de choisir entre deux choses la meilleure ; et certainement, si l'on a fait longtemps usage d'une chose moins bonne, et qu'on

��el sans cause est le signe infaillible surcroît ilcs cliosos. Expression beiw

il'ini cœur méchant, ou tout au moin? reuse et très-juste,

d'un esprit faux. — Les bons sont,... §45. Une aune conscqucncc. De

faciles à tromper. C'est ce qui ex- ce qui a été dit plus haut sur la

plique les succès trop fréquents, nécessité de l'épreuve, pour que Ta-

niais passagers, des méchants. milié soit solide et vérilable. —

§ hi. Qui aime plus les personnes Comme on traite un rêtcment. C'esl-

q ne les choses. Parce que le fonds du à-dire, le changer sans motif cl par

méchant, c'est l'égoïsmc. — Comme un pui caprice.

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