Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1394

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

3«0 MORALE A EUDÈME.

l'amitié au mérite des gens qui l'éprouvent , et d'après une sorte d'égalité qu'on établit entre les amis. § 3. Tantôt c'est la différence de l'âge qui rend l'amitié peu convenable; tantôt c'est la différence de vertu, de nais- sance ou tel autre avantage, qui donne à l'un des amis une supériorité trop marquée. Le supérieur doit toujours ou aimer moins ou ne pas aimer, soit que d'ailleurs l'amitié ait eu d'abord pour cause l'intérêt, le plaisir, ou même la vertu.

§ II. Quand les différences de supériorité sont peu sen- sibles, on comprend qu'il puisse y avoir certaines dissen- sions entre les amis. Pour les choses matérielles, il y a des cas où une différence légère n'a pas la moindre gra- vité : par exemple, quand on mesure du bois ; elle en a beaucoup, quand il s'agit de mesurer de l'or. Mais on juge assez mal ordinairement de la petitesse des cl^oses ; notre bien propre nous paraît très-grand, parce qu'il est proche de nous, tandis que le bien d' autrui nous paraît fort mince, parce qu'il est à distance. § 5. Mais quand la différence est excessive, les gens eux-mêmes ne pensent plus à demander un retour, ni surtout un retour exacte- ment égal. Irait-on, par exemple, supposer que Dieu doit nous aimer autant que nous l'aimons ?

��rapport entre les Ages. — Une sorte § i. Poitr les choses matérielles,

d'égalité.... Et l'opinion commune J'ai ajouté ces mots qui font une

n'a pas tort en ceci. Mais aussi on sorte de transition. — Mais on juge

peut être lié, on peut même être assa mal. Idées peu liées eutr'elles,

dans des rapports assez étroits d'af- mais d'ailleurs très-vraies,

feclion, sans être ami pour cela. § 5. Dieu doit nous aimer, Répé-

§ 3. Tantôt c'est la différence tilion de ce quia été dit an chapitre

d'dge. Observation Irès-cxattc. préccdeut, $ li. ~ Auiunl tjuc nous

�� �