Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1472

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la vertu de l’âme tout entière, c’est la justice unie à la générosité et à la grandeur d’âme. § 4. Le vice de la partie rationnelle, c’est la déraison ; le vice de la partie passionnée, c’est l’irascibilité et la lâcheté ; le vice de la partie concupiscible, c’est la débauche, et l’intempérance, qui n’est point maîtresse de soi ; et enfin, le vice de l’âme entière, c’est l’injustice, jointe à l’illibéralité et à la bassesse.


CHAPITRE II.
La prudence, la douceur, le courage, la tempérance, la continence, la justice, la libéralité, la grandeur d’âme.

§ 1. La prudence est donc la vertu de la partie rationnelle de l’âme ; et c’est elle qui prépare tous les éléments de notre bonheur. § 2. La douceur est la vertu de la partie passionnée ; et c’est elle qui fait qu’on ne se laisse point émouvoir et entraîner par la colère. § 3. Le courage est cette vertu de la même partie, qui fait qu’on résiste aux terreurs qui ont la mort pour objet. § 4. La tempérance est la vertu de la partie concupiscible, qui nous rend insensibles à la jouissance des plaisirs coupables. § 5. La continence est la vertu de cette même partie, qui nous fait dompter, à l’aide de notre raison, les désirs qui nous poussent vers les plaisirs coupables. § 6. La justice est cette vertu de l’âme, qui nous fait rendre à chacun selon son mérite. § 7. La générosité est cette vertu de l’âme, qui nous apprend à faire la dépense con-