Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/174

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(iepte il retombe préciséaient dans ces cousidérations et ces calculs d'intérêt qu'il veut avec tant de raison proscrire de la morale. « Pourquoi, dit-11, ne lerais-je » pas du mensonge une loi universelle ? C'est qu'a- « lors il n'y aurait plus proprement de promesses ; » car à quoi me servirait-il d'annoncer mes intentions '• pour l'avenir à des hommes qui ne croiraient plus ' à ma parole, ou qui, s'ils y ajoutaient foi légère- )' ment, pourraient bien, revenus de leur erreur, me >• payer de la même monnaie ? » Ainsi, Kant, bien que certainement il ne le veuille pas, donne en défi- nitive l'intérêt pour base à la morale ; et s'il défend le mensonge, c'est qu'érigé en loi universelle le men- songe aurait de très-fàcheuses conséquences , si d'ailleurs il peut être utile dans quelque cas parii- culier ^.

L'objection, faite ici à l'iiypothèse du mensonge, serait la même pour toute autre hypothèse ; et je crains bien que cette prétendue sanction d'une loi universelle ne soit une subtilité, qui n'a pas même l'avantase de recommander le désintéressement.

��(i) J'ai du reste Kaut poui- appui, contre Kant lui-même. Dans les Principes mrtapliysiques de la Morale, mctitologie, il juge le mensonge comme je le fais ici, sans regarder en rien aux con.sé- ••{uenooî, pnge 313, traduction de M. J. Tissol.

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