Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/30

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XX PllEFACE.

que ta volonté de riionmic, comme Kanl paraît le croire, se prescrive à elle-même ses lois et se les donne, mais parce que la volonté peut toujours se soumettre ou résister aux lois que lui dictent la raison et la conscience. La volonté est autonome, eu ce sens qu elle peut se décider comme bon lui semble, même contre toute raison et contre tout iutérèt.

Ainsi, la loi qui parle dans la conscience de l'homme et à sa raison, voilà le principe supérieur et surhumain ; la volonté libre qui observe ou qui viole cette loi, voilà le principe humain et subordonné. A eux deux, ils sont la source et la clef de toute la morale. L'homme porte donc en lui une législation, et en quelque sorte un tribunal, qui l'absout ou le condamne selon les cas, et qui a pour sanction, ou la satisfaction délicate d'avoir bien fait, ou le regret et le remords d'avoir fait mal. L'homme se sent le sujet d'une puissance qui est au-dessus de lui, bien- faisante et douce s'il l'écoute, implacable s'il lui résiste, ei, quand la justice l'exige, anticipant le châtiment du dehors par ses tortures invisibles^ dont le coupable a le douloureux secret, même quand il échappe à la vindicte sociale.

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