Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/315

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PRELIMINAIRE. cccui

clèuie, pour le quinzième, où se trouve cette question de savoir si l'on peut être injuste envers soi-même.

Ainsi on le voit, M. Fritzscli n'ajoute rien aux solu- tions de son prédécesseur. Il se contente de les défendre et de les fortifier autant qu'il le peut. La partie la plus importante de son travail reste donc l'édition qu'il a donnée de la morale à Eudème, avec les notes nom- breuses et la traduction latine, exacte et élégante, qu'il y a jointe. Mais, dans le texte, il a été forcé d'admettre pour le quatrième livre, la théorie de la justice qui, de son propre aveu, est d'Aristote, et non point de son dis- ciple, et de l'y laisser comme une protestation, au nom de la tradition antique, contre le système qu'il adopte.

Après Schleiermacher, après MM. Panscli, Spengel, Bonitz, Fischer et Fritzsch, je n'ai plus à rappeler de travaux spéciaux. Mais il est encore deux autorités graves que je ne puis oublier, bien qu'elles ne se soient pas pro- noncées très-explicitement : ce sont MM. Henri Ritter et Brandis.

M. Ritter paraît incliner à l'opinion de Schleieniiacher en ce qui concerne la Morale à Nicomaque. En pré- sence de ces trois rédactions d'une même pensée, il conçoit des doutes sur l'authenticité de chacune d'elles. S'il n'y en avait qu'une seule, il serait bien difficile de la rejeter. Du moment qu'il y en a trois, on peut les suspec- ter toutes également. J'avoue que ce jugement, de la part d'un homme comme M. Ritter, m'étonne plus encore, s'il est possible, que celui de Schleiermacher ; et je ne conçois pas qu'on puisse lire la Morale à Nico- maque sans y retrouver évident et incontestable le style d'Aristote aussi bien que sa pensée. C'est même là au

�� �