Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/335

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d'un Traité sur le plaisir, en un livre. Cette double indi- cation est peut-être une inadvertance'du compilateur qui se répète. Mais c'est peut-être aussi la trace du double travail auquel Aristote se serait livré, et qui serait de- meuré compris dans ses œuvres.

Mais M. Fischer, qui s'exagère la différence des deux doctrines, va plus loin, on se le rappelle ; et comme la dissertation sur le plaisir tient étroitement, selon lui, à tout ce qui la précède dans le septième livre de la Morale à Nicoraaque, il adjuge ce livre entier à Eudème. Par suite, comme il n'y a point à ses yeux de solution de continuité entre le septième et le sixième, non plus c[u' entre le sixième et le cinquième, il pousse jusqu'à ce dernier; et la solution de continuité qu'il cherche pour isoler la Morale à Eudème et la Morale à Nicomaque, lui apparaît à la fin du cinquième livre, dans ce chapitre où est traitée la question de savoir jusqu'à quel point ou peut être injuste envers soi-même, ("/est là f[u'il faut trancher dans les deux ouvrages, et faire la part d' Aris- tote et celle d' Eudème.

Morale à Nicomaque, livre V, ch. 9, g 6, (1136, b, 6, édit. de Berlin) , il est dit : << On peut donc éprouver du ') dommage par sa volonté propre , et souffrir même )) volontairement des choses injustes. Mais personne ne » se fait à lui-même d'injustice réelle, ni d'injure vo- » lontaire. » Un peu plus loin dans ce même livre , ch. 11, § 3, (1138, «, 12), on répète cette pensée en termes presque identiques, à propos du suicide : « S'il » souffre, c'est volontairement; mais personne ne se fait 1) volontairement une injustice. » (^ette répétition semble cl M. Fischer tellemeal injustiliable, qu'il n'ose même ]>;is

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