Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/41

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PREFACE. x\xi

ost. Les âmes vcrtnoiises sont en général fort résl- î^nées. îl n'y a guère que le vice qui se révolte. Kant, tout en parlant de l'équilibre nécessaire, qu'il ne voit que dans la vie future, ne s'est pas trouvé, j'en suis sur, trop malheureux dans celle-ci. Socrate, malgré sa catastrophe, n'a pas gérai sur son sort ; et il n'a pas douté de la justice de Dieu, même eu ce monde, parce qu'il a y fini par la ciguë. Mais si le rapport du bonheur et de la vertu est suffisant dès ici-bas, ce qui ne l'est point, c'est le rapport moral de l'àme à Dieu. Indépendamment des lois exté- rieures, l'homme avait une loi tout intérieure à observer. Jusqu'à quel point y est-il resté fidèle ? Lui-même, tout sincère qu'il peut être avec sa propre conscience, ne le sait pas. Le souvenir de la plupart de ses pensées et de ses intentions, même les pins vives, périt à chaque instant en lui. Il voudrait juger sa propre vie avec la plus stricte impartialité qu'il ne le pourrait point. Il faut bien cependant quelqu'un qui la juge; car autrement elle serait une énign)c sans mot, et l'homme ne serait guère qu'un monstre. Ainsi la science morale, dépassant cette existence terrestre, pénètre de l'homme d'où elle part jusqu'à Dieu ; et elle afîn-me la vie future avec les récom- penses et les peines, aussi résolument qu'elle affirme

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