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LIVRE I, CH. IV, § 6.

vie solitaire ; elle peut appartenir non moins bien à celui qui vit pour ses parents, pour ses enfants, pour sa femme, et en général pour ses amis et ses concitoyens, puisque l’homme est naturellement un être sociable et politique. § 7. Sans doute il est en ceci une mesure qu’il faut savoir garder ; car, si l’on étendait ces relations aux parents d’abord, puis aux descendants de tous degrés, puis aux amis des amis, on pousserait les choses à l’infini. Mais nous examinerons une autre fois ces questions. Pour le moment, ce que nous entendons par indépendance, c’est ce qui pris dans son isolement suffit à rendre la vie désirable, et fait qu’elle n’a plus besoin de quoi que ce soit ; or c’est là justement selon nous ce qu’est le bonheur. § 8. Disons en outre que le bonheur pour être la plus désirable des choses n’a pas besoin de faire nombre avec quoi que ce soit. Si l’on devait y ajouter une chose quelconque, il est clair qu’il suffirait de l’addition du plus