Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/576

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loureuses, qu'on est appelé courageux; et, voilà pourquoi le courage étant une chose fort rude, l'éloge qu'on en fait, est parfaitement juste ; car il est plus difficile d'endurer la douleur que de s'abstenir du plaisir. § 3. Néanmoins, l'on doit penser que le but du courage est toujours une très-douce chose, et que ce sont les circonstances qui l'environnent, qui seules nous en cachent le puissant attrait. On peut observer aisément un phénomène sem- blable dans les combats de la gymnastique. Le but que se proposent les lutteurs, leur est certainement fort doux : c'est la couronne, ce sont les honneurs qu'ils ambition- nent. Mais les coups qu'ils reçoivent, sont douloureux, parce qu'après tout, les lutteurs sont de chair et d'os. Toute la fatigue qu'ils se donnent, ne laisse pas que d'être très-pénible; et, comme les inconvénients sont nom- breux, et que le but qu'on recherche est d'ailleurs assez mince, il semble qu'il n'y a rien dans tout cela de fort séduisant. § h. S'il en est ainsi, et si l'on en peut dire autant du courage, la mort et les blessures seront pour l'homme courageux des choses pénibles; et il ne s'y exposera que s'il y est forcé. Il les affrontera, parce qu'il est beau de le faire, et que ce serait une honte de ne le faire point. Mais plus sa vertu sera parfaite, et par suite,

��veut faire allusion, et peut-être au faire de la gymnastique ; il cite seu-

faineux vers d'Hésiode, les Œuvres et lenient cet exemple pour prouver

ies Jours, v. 289, édit. de Firmin qu'on se donne parfois bien des

Didot. Voir aussi le Protagoras, p. fatigues pour une assez mince récom-

77, trad. de M. V. Cousin. pense.

iî o. D(tns les combats de la gym- § à. S'il en est ainsi,.. Du eou-

Hdsiique. Aristote ne veut pas dire rage. La comparaison n'est pas hrs-

d'ailkurs (|u'il y ait du cournso à juste ; et la récompense du courage

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