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98 MORALE A NICOMAQUE.

uièiiie que les .Lacédémoniens, en recourant aux Athé- niens , ne leur parlèrent que des services qu'ils en avaient leçus déjà plusieurs fois.

^ 22. Il est encore dans le caractère du magnanime de ne recourir à personne, ou du moins de n'y recourir qu'avec peine; d'obliger au contraire de tout cœur; de se montrer grand et fier envers ceux qui sont dans les honneurs ou dans la prospérité, et plein d'une bienveil- lante modération avec les gens de condition moyenne. C'est qu'il est difficile et noble tout à la fois de surpasser les uns , tandis qu'il est trop facile de dominer les autres. La hauteur même et l'orgueil à l'égard des grands ne messiéent pas à un homme bien né , tandis qu'envers les petites gens, c'est une sorte de mauvais goût, comme d'abuser de sa force contre les faibles. § 23. Le magna- nime ne va pas dans les lieux où s'honore d'aller le vul- gaire, ni dans ceux où d'autres que lui tiennent le premier rang. Il aime assez l'indolence et la lenteur, si ce n'est dans les occasions où il y a un grand hon- neur à conquérir, ou quelque rare entreprise à tenter. Il ne fait que très-peu de choses : mais toujours des choses grandes et dignes de .renom, g 2/i. C'est aussi une né- cessité de son caractère de montrer ouvertement ses

��plion. Histoire grecque, livre VI, ninUMiraisoii même que fait Aris-

rh. 5, S 33, page /i61, de l'édit. de tote.

Pirmin DJdot. § 23. Où s'honore d'aller le vid-

% 22. De ne recourir a personne, ijairc. En ceci le magnanime a rai-

Répélition de ce qui vient d'être dit son. Mais fuir les lieux où d'autres

plus haut. • — Une sorte de mmirais tiennent le premier ranp;, c'est plutOi

goûi. Ft l'on pourrait ajouter : « de de l'orgueil que de la magnanimité ;

lâchel(;' ; » c'est ce qu'indique la et au fond, c'est une faiblesse du ma-

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