Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/734

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core dont la nature est plus divine que celle de l’homme, et, par exemple, les corps éblouissants dont l’univers se compose.

§ 8. Mais pour en revenir à ce que nous avons dit, il est bien clair que la sagesse est la réunion de la science et de l’entendement, appliqué à tout ce qu’il y a naturellement de plus admirable et de plus relevé. Aussi, on appelle un Anaxagore, un Thalès et tous ceux qui leur ressemblent des sages, et non pas seulement des hommes prudents, parce qu’on les voit en général fort ignorants de leur propre intérêt, et qu’an les regarde comme très-savants en une foule de choses qui n’ont pas d’utilité immédiate, qui sont merveilleuses, difficiles à connaître, divines même, mais dont on ne saurait faire aucun usage profitable ; car ces grands esprits ne recherchent pas les biens purement humains. § 9. La prudence au contraire ne s’applique qu’aux choses essentiellement humaines, et à celles où la délibération est possible pour la raison de l’homme ; car l’objet principal de la prudence, c’est, à ce qu’il semble, de bien délibérer. Mais jamais on ne délibère sur les choses qui ne peuvent être autrement qu’elles ne

que la nôtre. Ceci est en contradiction ch. h, page iO de ma traduction, avec ce qu’il vient de dire sur la su- 2"= édition, Aristote cite un trait de périorité de l’homme. Thalès qui prouve son habileté pra- S 8. La sagesse est la réunion, tique. Quant à Anaxagore, on sait Aristote reprend la pensée qu’il a quel cas en faisaient Socrate et Platon, exprimée quelques lignes plus haut, et comment Aristote lui-même en — Des sages. Ce n’est pas seulement parle dans la Métaphysique, livre I, à cause de leur science ; c’est aussi ch. 3, page 984, b, 17, de l’édition de parce qu’ils ont connu non moins Berlin. profondément la pratique de la vie. S 9. La prudence au contraire. — Fori ignorants de leur propre Voir plus haut la théorie de la pru- intérit. Dans h> Politique, livre I, dence, ch. h, Slelsui\.