Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/782

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aux jouissances corporelles que s'applique l'idée de la mollesse, et qu'elle ne s'applique à aucune autre de ces jouissances dont nous venons de parler. Voilà pourquoi nous plaçons l'intempérant et le dissolu, le tempérant et le sage, dans les mêmes rangs, sans d'ailleurs y placer jamais ceux qui se livrent à ces autres plaisirs. C'est qu'en effet le dissolu et l'intempérant, le sage et le tempé- rant sont, on peut dire, en rapport avec les mêmes plaisirs, avec les mêmes peines. Mais s'ils sont en rapport avec les mêmes choses , ils n'y sont pas tous de la même façon ; les uns se conduisent comme ils le font par choix ; mais les autres n'ont pas la faculté d'un choix raisonné. Aussi sommes-nous portés à croire encore plus dissolu l'homme qui, sans désirs, ou n'étant poussé que par de faibles désirs, se livre à des excès, et fuit des douleurs assez peu redoutables, que celui qui n'agit que par l'emportement des désirs les plus violents. Que ferait donc en effet cet homme sans passions, s'il lui survenait un désir fougueux comme ceux de la jeunesse, ou la souffrance poignante que nous cause l'impérieuse nécessité de nos besoins ?

§ 6. Ainsi, dans les désirs qui nous animent et les plaisirs que nous goûtons, il y a des distinctions à faire. Les uns sont dans leur genre des choses belles et louables, puisqu' entre les choses qui nous plaisent, il en est quelques-unes qui par leur nature méritent cp'on les recherche. Les autres sont tout à fait contraires à ceux-

��pérance et l'intempérance devaient durer avec constance et sans se

s'entendre des plaisirs du corps et plaindre. — • Et le sage. Dans le sens

surtout de ceux du toucher. d'homme sobre et ferme, non dans le

§ 5. L'idée de la mollesse. Opposée sens de savant. — A ces autres plai-

ù celle delà fermeté, qui sait tout en- sirs. De l'ambition et de la richesse.

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